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JO 2024 : pour les athlètes français, le soutien du public a été une arme à double tranchant

Quarante-huit heures avant l’ouverture des Jeux olympiques, une sportive française, dont on taira le nom, s’était présentée devant les médias en affirmant qu’elle s’était préparée aux Jeux de Paris « comme pour une compétition comme une autre ». Une semaine plus tard, elle disparaissait dès le premier tour de son épreuve… Les Jeux olympiques ne sont certainement pas « une compétition comme une autre », surtout quand on les dispute à domicile, devant des milliers de spectateurs qui scandent votre prénom et brandissent parfois des pancartes avec votre visage. Encore moins quand on a l’habitude de pratiquer son sport devant des salles à moitié – voire complètement – vides.
Certaines fédérations sportives avaient anticipé cette situation. La plus petite, celle de pentathlon moderne, a ainsi organisé à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), quelques semaines avant l’échéance, une répétition en situation – ou presque – des finales qui se déroulent samedi 10 et dimanche 11 août, au château de Versailles, devant 15 000 spectateurs. Des classes de scolaires et du personnel de l’Insep avaient été invités à venir perturber autant que possible la concentration des quatre sélectionnés olympiques français lors de l’épreuve de tir.
Le tir à l’arc a fait de même, avec un certain succès, puisque ses représentants ont remporté deux médailles sur l’esplanade des Invalides, dans le 7e arrondissement de Paris. « En général, lors des championnats du monde, l’affluence maximale ne dépasse pas un millier de spectateurs, explique le directeur technique national, Benoit Binon. Pour les Jeux, c’est huit fois plus, ce qui peut déstabiliser les archers dans un sport où la capacité de concentration est primordiale. »
L’équipe de France féminine d’épée s’est, pour sa part, livrée à des entraînements sonorisés pour tenter de recréer l’ambiance du Grand Palais et pour travailler la concentration. « Entre deux touches, l’entraîneur interrompait les assauts pour nous demander de faire un exercice de calcul mental », raconte la double vice-championne olympique (en individuel et par équipes) Auriane Mallo-Breton.
De son côté, la Fédération française de taekwondo s’était lancée ces deux dernières années dans l’organisation d’un Grand Prix international, afin d’habituer ses meilleurs représentants à disputer des compétitions devant le public français. « Le dernier brief que l’on fera aux sélectionnés olympiques portera là-dessus : il faut que ça les galvanise, pas que ça les inhibe, il faut qu’ils soient acteurs de leur compétition », confiait Patrick Rosso, le directeur technique national, avant le début des épreuves de taekwondo au Grand Palais.
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